Une ferme florale au Morimont
La ferme florale Eglantines Etc. est installée dans un magnifique endroit appelé le Morimont, dans le sud de l’Alsace. Après plusieurs années en tant que fleuriste sur place, Eglantine décide de produire elle-même les fleurs qu’elle utilise pour ses créations florales.
Le pourquoi du comment
Au bout de plusieurs années de fleuristerie ‘conventionnelle’, c’est devenu insupportable de réaliser des bouquets avec des fleurs venues du bout du monde produites dans des conditions pénibles pour les travailleuses et travailleurs, ou en Hollande sous serre chauffée et éclairée…
Ce ne sont que quelques aspects de l’horticulture conventionnelle, je vous laisse vous renseigner si cela vous intéresse. L’industrie de la fleur coupée n’est pas rose (ha! ha!).
Au Morimont, l’équation a été simple à résoudre : il y a une surface cultivable, des conditions propices à la culture des fleurs (pas toutes, mais déjà beaucoup !), Eglantine aime le jardinage depuis toujours et des formations diplomantes d’horticulture sont possibles en parallèle de ses activités professionnelles. C’est comme ça que la ferme est créée en 2018, et se développe petit à petit encore aujourd’hui, en agriculture biologique dès le début.
Quelques engagements généraux
Le circuit court
La production est vendue en circuit court, voire ultra-super-court, par exemple lors d’événements organisés au Morimont : lorsqu’il y a moins de cent mètres entre les champs et le lieu de mariage et que les destinataires viennent eux-mêmes dans les champs choisir leurs fleurs, peut-on même parler de ‘circuit’ tellement il est court ?
Le collectif
Pour partager les bonnes pratiques, c’est important d’échanger avec d’autres producteurs et productrices, d’autres fleuristes et d’autres acteurs du réseau, c’est donc tout naturellement que la ferme a rejoint le Collectif de la Fleur Française.
Et concrètement dans les champs
Sur les quinze hectares de la ferme, un peu moins d’un hectare est consacré aux fleurs, le reste est en prairie permanente pour le foin en fauche tardive (et potentiellement ouvert sur des projets chouettes).
La culture de fleurs coupées demande du soin (le travail se fait à la main) et les parcelles de chaque variété sont toutes petites mais très nombreuses. Nous sommes très loin de la monoculture de céréales et le jardin est facetté de couleurs, de formes et de parfums différents tout au long de l’année. Ce qui profite à nos sens, mais également à la biodiversité locale.
Pour soigner les plantes, on soigne le sol (avec des apports de matières organiques, du paillage et tout un tas de pratiques inspirées de la culture sur sol vivant et de la permaculture), et lorsqu’on soigne les plantes c’est avec d’autres plantes du jardin : de la prêle, de l’ortie, de la consoude, de la lavande ou de l’ail. Pour se mettre à l’abri des animaux qui affectionnent les cultures plus que nous (comme les limaces qui font des ravages sur les dahlias ou les pucerons sur les rosiers), on multiplie les défenses physiques, on joue sur le calendrier, et parfois, on chasse à la main, même si ce n’est pas bon pour le karma.
La production de fleurs coupées est réalisée en plein champs et en travail manuel. Plus d’une centaine de variétés de fleurs et feuillages sont cultivées sur place, de la ‘fleurette’ à la rose.
La ferme est conçue, et se construit – avec un sens du paysage et de l’esthétique pour le plaisir des yeux et des sens pour qu’une séance de désherbage soit aussi un temps bucolique entre les fleurs !